Editorial Plaidoyer pour une exploitation forestière industrielle durable en RDC

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On ne le dira jamais assez que les politiques gouvernementales pratiquées en République Démocratique du Congo, pendant ces deux dernières décennies, dans le domaine forestier, sont en train non seulement de décourager les investisseurs (exploitants forestiers industriels), mais aussi et surtout de paralyser, si pas de tuer le secteur de l’exploitation forestière industrielle qui a fait ses preuves dans la création des emplois décents, la création des richesses et la réduction de la pauvreté dans le passé, non seulement à travers le monde, mais aussi en RDC.

Pour illustration, l’autorité coloniale belge s’était basée entre autre sur l’exploitation forestière industrielle pour valoriser ce pays comme on peut bien le témoigner avec l’immeuble Forescom au centre-ville de Kinshasa. Mais l’autorité actuelle se laisse tromper par les vendeurs d’illusion pour mettre en mal l’exploitation forestière industrielle au détriment soit de l’exploitation forestière artisanale irrationnelle (incontrôlée) et soit de la conservation mal comprise, sous prétexte de mobiliser beaucoup de capitaux liés aux crédits carbones dans le cadre de lutte contre le changement climatique.

A vrai dire les activités de l’exploitation forestière industrielle qui pouvaient aussi bien générées les recettes de l’Etat et par conséquent, contribuer efficacement à la réduction de la pauvreté du peuple congolais, à travers la création des emplois décents et la réduction de la pauvreté sont en train de disparaître en RDC.

Il est vraiment incompréhensible que les politiques publiques actuelles puissent opter pour une conservation apparente de la quasi-totalité de la superficie forestière d’environ 150 millions d’hectares et n’accorder qu’environ 7 millions d’hectares des forêts à l’exploitation industrielle. On parle de la conservation apparente parce que tout le monde sait et voit que l’exploitation forestière artisanale se pratique partout sur le territoire national sans restriction. Et même les espaces de conservation sous forme des parcs nationaux et/ou aires protégées sont pour la plupart des cas devenus des lieux de réfugies des rebelles, des bandes armées ou des malfaiteurs de tout genre.

Un autre fait incompréhensible est qu’actuellement, l’autorité compétente ne signe plus ou mieux encore n’accorde plus des permis de coupe de bois aux exploitants forestiers industriels alors qu’ils doivent : (i) s’acquitter des taxes de l’états ; (ii) payer les saleurs de leurs travailleurs et (iii) honorer les engagements convenus avec les communautés locales dans le cadre des clauses sociales des cahiers de charges. On ne se demande même pas d’où viendrait l’argent pour régler tout ça.

De ce qui précède, les politiques publiques en matières forestières dans ce pays devraient normalement opter pour l’encouragement de l’exploitation forestière industrielle. Car, il ne faut pas être un grand savant ou un scientifique chevronné pour savoir que la forêt est une ressource naturelle renouvelable. On dit renouvelable parce qu’après exploitation, si la forêt est mise en jachère durant une bonne période, elle se reconstitue sans intervention de l’homme. Elle se refait naturellement.

Voilà pourquoi, dans l’exploitation forestière industrielle durable, il est recommandé au concessionnaire d’élaborer un plan d’aménagement forestier avec 25 assiettes (superficies) de coupes annuelles de bois. Ce qui sous-entend que l’exploitant forestier industriel va exercer son travail d’une année sur la 1/25ème partie de sa superficie aménagée. Lorsqu’il fera la ronde de toutes les 25 assiettes de coupes, dans 25 ans, il trouvera les arbres qui ont déjà grandis avec des dimensions (diamètres) acceptables dans l’exploitation. De cette façon l’exploitation se fait sur une longue période sans épuisement.

Dans ce pays, on voudrait ramener l’espace forestier sous conservation à 30% de la superficie, soit 45 millions d’hectares. Mais avec une exploitation forestière industrielle durable et à impacts réduits, on ne peut pas aussi ramener sa superficie à 20% soit 30 millions d’hectares ? C’est ce qui plaide en faveur de l’exploitation forestière industrielle en RDC.

La Rédaction     

 

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