Le Medd et le WWF RDC s’unissent pour institutionnaliser le fonctionnement de la plateforme « Restauration des paysages forestier »

Le Ministère de l’environnement et développement durable (Medd) et le Fonds mondial pour la nature (WWF-RDC) s’allient pour l’institutionnalisation et le fonctionnement de la plateforme « Restauration des paysages forestier ». La concrétisation d’un tel engagement dépendra des efforts d’harmoniser les approches de travail entre les 2 directions du Secrétariat général à l’Environnement et développement durable qui sont dans la restauration des paysages forestiers à savoir : la direction de reboisement et horticulture (Drho) puis la Direction du développement durable (DDD).  Tel a été le compromis trouvé en marge de l’atelier qu’a organisé le Fonds mondial pour la nature (WWF RDC) dans le cadre de son projet dénommé Africa forest landscape restoration initiative leadership, ce vendredi 20 décembre 2024 à l’hôtel Rotana de Kinshasa.

A l’issue de ces assise les participants ont recommandé : i) que le suivi de toutes les recommandations formulées soit fait en collaboration avec la Drho en vue de leur succès, ii) que la Drho désigne un point focal chargé de la mise en œuvre effective des recommandations ; iii) que les responsabilités à propos de recommandations soient établies avec une période bien déterminée ; iv) que la base des données sur la « Restauration des paysages forestiers » (RPF) soit harmonisée ; enfin v) que la Drho soit renforcée sur la Méthodologie de l’évaluation des opportunités et restauration (MEOR) pour approfondir les techniques de RPF.

En effet, comme nous le savons tous les forêts de la RDC sont d’une part sujettes à la déforestation, à la dégradation et à la fragmentation ce qui affaiblit leur intégrité et leurs processus écologiques, d’autre part, elles jouent un rôle non négligeable à la régulation du climat mondial. Il est important que le Medd s’investisse dans la restauration de ses écosystèmes forestiers aux fins de contribuer à la réalisation des objectifs mondiaux auxquels le pays s’est engagés comme : le défi de Bonn, les objectifs du développement durable, l’Initiative africaine pour des paysages résilients et la déclaration de New-York sur les forêts, qui visent en somme à protéger la diversité biologique, à assurer la sécurité alimentaire ainsi qu’à améliorer les conditions d’existence des populations humaines.

Par conséquent, pour inverser la tendance de la déforestation ainsi que celle de la dégradation de ses forêts et en même temps s’acquitter de ses engagements internationaux, le Medd multiplie les initiatives de conservation, de gestion durable et de restauration des paysages forestiers dégradés ; question de contribuer à la réduction des émissions de gaz à effet de serre et aussi à l’augmentation des stocks de carbones forestier ainsi qu’à l’amélioration des revenus pour lutter contre la pauvreté des populations locales.

A ce stade, il faut retenir, pour une meilleure coordination des activités de restauration des paysages, en 2021 le Medd avait organisé la 1^ère réunion de la plateforme « Restauration des paysages forestiers ». Une trentaine d’acteurs représentants des organisations de la société civile, des administrations publiques et des partenaires techniques et financiers œuvrant à la mise en œuvre des activités de restauration forestière en RDC y avaient pris part. Malgré que ces organisations soient déjà très engagées dans ce processus, leur plateforme a besoin d’un soutien stratégique pour favoriser la collaboration entre elles ainsi devenir une plateforme multipartite qui pourra être une source de connaissance et de soutien pour la future stratégie nationale de restauration des paysages forestiers à développer.

C’est pour cette raison, le WWF-RDC s’est allié au Medd en vue d’organiser le présent atelier qui a poursuivi comme objectif principal permettre aux parties prenantes d’échanger davantage sur la gouvernance de la Plateforme afin de garantir de meilleures dispositions pour son fonctionnement.

Prise des paroles

D’entrée de jeu, M. Inoussa Njumboket en sa qualité de facilitateur a planté le décor en rappelant les raisons de la tenue de cet atelier. Il a déclaré : « Au nom du directeur national de WWF nous vous souhaitons la bienvenue à l’occasion de l’atelier multi-acteurs sur le dialogue pour la gouvernance de la plateforme RPF en RDC. C’est une réunion qui devrait se tenir longtemps, mais au vu des engagements de la RDC dans les différentes Conférences des parties (Cop), nous n’avons pas pu le faire à temps. On le tient maintenant pour ouvrir la voie à toutes les initiatives qui vont suivre dans le cadre de la restauration forestière ».

Par ailleurs, le représentant du directeur national de WWF-RDC, M. Laurent Nsenga a quant à lui indiqué : « Je tiens à vous remercier d’avoir accepté de participer à cet atelier. C’est une joie pour nous de se retrouver pour la seconde fois particulièrement pour démontrer l’importance cardinale que nous accordons tous réunis ici à la restauration des paysages forestiers de la RDC. Je salue l’initiative. Je vous encourage à pouvoir capitaliser le cadre d’échanges qui est mis en place à pouvoir être fonctionnel, de manière à ce que les discussions que nous allons avoir, permettent aux différentes parties prenantes de s’engager dans ce cadre mais aussi dans les différentes activités de restauration des paysages forestiers, pour que cette plateforme devienne effectivement une réalité. Je vous souhaite une bonne réussite de vos travaux ».

Dans la même veine, le représentant du Secrétaire général à l’Environnement et développement durable, le Directeur général de la DGFor est revenu sur la nécessité de la synergie des interventions entre les directions de reboisement et du développement durable.  Il a fait savoir : « Comme nous le savons en dépit du fait que notre pays dispose d’un couvert forestier important, les forêts sont inégalement réparties. Il y a une grande partie de la RDC qui n’a pas de forêts. Ce qui nécessite la restauration ».  Il a renchéri, nous pensons que la direction de développement durable (DDD) a hérité plusieurs actions qu’on avait lancées en son temps dans le cadre de la restauration des paysages forestiers. « C’est pourquoi le fonctionnement de cette plateforme est indispensable pour échanger et voir comment accompagner surtout la Drho à faire la restauration des paysages forestiers en collaboration avec la DDD », a conseillé le DG Fréderic Djengo Bosulu.

Etape des interventions et des échanges

Juste après la cérémonie d’ouverture ponctuée par le mot de bienvenu du représentant du directeur national de WWF-RDC puis l’allocution du représentant du SG à l’Edd, la directrice de la Drho, Mme Céline Pembele a rappelé aux participants les efforts accomplis par la RDC suivant ses engagements pris pour la restauration de 8 millions d’hectares des paysages forestiers. Profitant de cette occasion, elle a remercié ses partenaires financiers pour leurs implications qui ont permis à la RDC d’accomplir jusque-là ses engagements de la restauration des paysages. « C’est grâce à vous que nous avons pu réaliser 80% du projet de 1 milliards d’arbres du Chef de l’Etat », a-t-elle précisée. Par la suite, elle a introduit les deux experts de sa direction qui ont exposé sur l’identification/cartographie des projets impliqués dans les initiatives de restauration des paysages forestiers au niveau national ainsi que la présentation des progrès vers l’engagement de la RDC à restaurer 8 millions d’ha d’ici 2030. En plus, elle a mentionné l’appui financier de WWF-RDC que sa direction a pu bénéficier ce qui leur a permis à disposer des données de restauration des paysages forestiers.

Par ailleurs, bien qu’avec l’appuis financier de la Giz, sa direction a déjà élaboré les normes techniques de reboisement pour la zone écologique du Nord-Kivu et Sud-Kivu, cependant, la directrice de la Drho a renseigné qu’à ce jour, la RDC n’a pas encore de normes de reboisement. Elle sollicite la Giz à les appuyer afin qu’ils soient capables à finaliser les travaux de restauration des paysages pour le reste des zones écologiques du territoire national.

En dernier lieu, le chef de division à la direction de développement durable, M. Ilunga Muneng, point focal AFR 100 a quant à lui tablé sur deux sujets à savoir : i) les échanges sur la nécessité d’institutionnaliser le fonctionnement de la plateforme RPF ; ii) la présentation des recommandations de la 8^ème réunion annuelle de partenariat ARF100 tenue en Tanzanie du 19 au 22 juin 2024. Au terme de son intervention, il a été soumis à son tour à une séance d’échanges avec les participants. A une préoccupation soulevée par un participant, il a souligné que l’Arrêté ministériel est élaboré par la cellule juridique conformément aux recommandations de la plateforme AFR 100. Il a ensuite promis à partager ce projet d’Arrêté à toutes les parties prenantes de la plateforme RPF pour s’assurer de leur prise en compte et/ ou leur niveau d’implication.

En définitive, la mise en œuvre des acquis de cet atelier va déterminer la poursuite des activités dans le cadre de la plateforme « Restauration des paysages forestiers ».

Jean Bernard MUSAMU