Le Secrétariat Général à l’Environnement et développement durable (Edd) avec la facilitation du Professeur Augustin Nge de l’Université de Lubumbashi a organisé l’atelier de réflexion sur la mise en place du cadre de concertation intersectoriel sur la gouvernance de la biomasse énergie, ce jeudi 5 septembre 2024 à Kinshasa. Au, terme dudit atelier réalisé grâce à l’appui financier de l’Ambassade du Royaume des Pays-Bas en République démocratique du Congo, 120 délégués issus de la présidence de la République, des Secrétariats généraux de l’Environnement et développement durable, de l’Agriculture, aux ressources hydrauliques et électricité, à l’Enseignement supérieur et Universitaire ainsi qu’à la Recherche scientifique, le secteur privé, la société civile, les partenaires techniques et financiers, les délégués de peuples autochtones, ont formulé quelques recommandations notamment la prise en compte des différentes parties prenantes à tous les niveaux national, provincial et les entités territoriales décentralisées lors de la formation dudit cadre de concertation, la prise en compte de la composante communication, de la jeunesse et de la justice et enfin la prise en compte des filières connexes ainsi que l’intégration de la filière biomasse énergie à d’autres filières.
En conséquence, en République démocratique du Congo la biomasses énergie est devenue incontournable pour les ménages congolais. Elle constitue la source d’énergie dont est tributaires plus de 90% de la population aux besoins de cuisson des aliments et est la principale source de revenu pour les ménages urbains et ruraux. Selon les avis de la plupart des intervenants le manque d’une synergie d’intervention dans la filière biomasse énergie seraient à la base notamment, de la possibilité pour la RDC de perdre d’ici 2030 entre 12 et 13 millions d’hectares de forêts ainsi que les impacts directs sur les ressources forestières en particulier autour des grandes agglomérations à la suite de la consommation importante des bois-énergies.
« ll est donc urgent de s’interroger sur les moyens d’assurer un approvisionnement durable des grandes agglomérations en bois-énergie, de réduire significativement la part du bois-énergie dans le mix énergétique et de rendre propre et durable cette source d’énergie dans la perspective d’atteindre l’objectif du développement durable 7 à savoir : « garantir l’accès de tous à de services énergétiques fiables, durables et modernes, à un coût abordable », a recommandé de paneliste présent à cet atelier.
Dans sa prise de parole marquant l’ouverture de ces travaux, le Secrétaire général à l’Environnement et développement durable (SG à l’Edd) justifiant l’importance pour la RDC de mettre en œuvre un tel cadre de concertation a déclaré : « C’est cette raison, il est nécessaire de pouvoir prendre des mesures idoines et mettre en place de solutions basées sur la nature afin de faire de la biomasse une source d’énergie propre et durable au bénéfice de nos populations. C’est ce qui permettra le pays d’atteindre son objectif celui de réduire la barre de la consommation des bois énergie de 50 % de mix énergétique d’ici 2035. Pour y parvenir, il nous faut une meilleure coordination des acteurs impliqués, la conjugaison des efforts et une synergie des interventions dans ce secteur ». Ainsi a renchéri le SG à l’Edd), M. Benjamin Toirambe, notre ministère en collaboration avec les ministères clés, les partenaires techniques et financiers, la société civile et le secteur privé impliqués dans la gestion du secteur comptent mettre en place un cadre de concertation contribuant à l’amélioration de la gouvernance de la biomasse énergie dans notre pays. « Pour ces travaux nous devons mettre toutes nos intelligences en place pour avoir ce cadre de concertation dont les objectifs sont bien détaillés dans les TDR que vous allez adopté ou amandé pour que nous puissions avoir ce cadre de concertation qui va nous emmener à travailler ensemble où tout le monde sera impliqué et apporté ce qu’il a pour améliorer la gestion de la biomasse énergie et des énergies propres », a exhorté le chef de l’administration de l’Edd.
Bien avant le mot d’ouverture des travaux du Secrétaire général à l’Edd, le directeur des énergies renouvelables qui a pris la parole au nom du Secrétaire général aux ressources hydrauliques et électricité empêché, a indiqué que les résolutions issues de cet atelier seront soumises au Conseil consultatif national des forêts, ce qui permettra de faire un plaidoyer pour la signature et l’opérationnalisation de ces mesures prises dans le cadre dudit atelier ainsi que la mise en place d’une task-force de suivi de la mise en œuvre de mêmes mesures dans les ministères impliqués.
Pour votre gouverne, le projet de cadre de concertation comportera 5 piliers : le premier c’est le gouvernement de la République principalement par l’intermédiaire du ministère de l’Edd, des Ressources hydrauliques et énergie. Le Développement rural, l’Agriculture seront appelés à prendre des mesures pour améliorer la gouvernance et les climats des affaires dans le secteur de bois énergie. Le ministère du Genre de la Famille et de l’enfant seront impliqués dans la valorisation des droits dont joui par ces derniers dans la chaîne de valeur. Deuxièmement, les universités et les institutions de recherche seront impliquées sur base de leurs projets de recherches sur les bois énergies et proposeront des solutions technologiques et innovantes les plus viables et durables adaptées au contexte local. Troisièmement les organisations de la société civile veilleront à ce que les autorités adoptent et mettent en œuvre les mesures appropriées proposées par le cadre de concertation interministériel. Quatrièmement le secteur privé, à travers ses différentes institutions proposera également des solutions technologiques innovantes, efficaces et durables en matière de bois énergie. Enfin cinquièmement, les partenaires techniques et financiers seront impliqués dans les orientations concernant la mobilisation des ressources financières. Tous ces efforts visent à améliorer les conditions de vie de la population tout en leur garantissant un environnement propre favorable et propice à leur épanouissement.
La remise symbolique des certificats aux participants a bouclé la boucle à ces premières assises sur le processus de la mise en place d’un cadre de concertation interministériel sur la gouvernance de la biomasse énergie en RDC.
Jean Bernard MUSAMU